"Mayer-Dibona" - Dôme de Neige des Écrins (4 015m)
Une longue course de l'Oisans sauvage, ambiance garantie ! Historiquement incroyable : Première ascension : Dibona / Mayer (1913), par les rochers en rive droite du couloir, puis Favret / Faye/ Lagarde (1928) ascension par le centre du couloir.
Voie beaucoup plus sèche qu'on ne l'espérait, elle s'est prise une claque en 15j par rapport au dernier infos obtenues. La deuxième cordée rencontrée à la Bérarde puis au bivouac partira (a priori) dans une traversée classique de la barre en A/R par le Col des Écrins à la vue des conditions.
Levé du bivouac 3h, départ 4h30, rimaye béante et infranchissable, on attaque par les rochers pourris du socle à gauche, on monte de 50m dans du terrain vraiment merdique, mélange de sable et de blocs enchâssés. Quelques protections posées, on s'encorde et on rejoint la goulotte principale remplie en boulettes d'avalanche, puis en alternance de neige, placages de glace fin, rocher mouillé et cascade de flotte. Quelques ressauts raides portent bien (80° ponctuellement). Les étroitures passés, la grande pente de neige est en pas trop mauvaise condition (50°) jusque la tour jaune (3 600 m). La goulotte qui suit la tour jaune n'est pas formée, on prendra des variantes en rocher à partir de là, rocher bien pourri, rien ne tient. Alternance avec quelques pentes de neige : à un moment, traversée à droite (placage de glace sur le rocher) et un mur raide à franchir (1 piton) [...] Ressaut sous la dernière plaque de neige pas formé, variante rocher, puis traversée en gauche en neige délicate pour arriver à la brèche au pied de la "cheminée", pas si pire en termes de rocher (par rapport au reste de la voie, vu 1 piton). On sort sur l'arête (3 800 m). Suite très esthétique, rocher bien meilleur, ça déroule un peu mieux jusqu'à rattraper l'arête sommitale en neige (3 950m) puis sommet du Dôme. Il est 15h45, presque 11h dans la voie. Descente du dôme sans traîner, il est déjà tard, il fait chaud et les séracs font peur mais rien ne bougera, le pire à venir étant peut être le col de Écrins (3 367m) et sa traversée en neige soupe au dessus des barres rocheuses (il est 17h!). Le câble est merdique, c'est raide mais on arrivera à gratter jusqu'au bout de celui-ci tantôt pris dans la neige. Il reste environ une centaine de mètres à traverser.
Retour bivouac (2 800m) à quasi 19h00, boucle bouclée en 14h30, un peu dans la douleur, 1050m d'escalade, une bambée assez éprouvante mentalement dans ces conditions.
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